Conseil municipal du 26 mai 2025
Rapport 2025-108 – Avenant à la convention de partenariat relative au Conseil Local en Santé Mentale (CLSM) des villes de Villeurbanne et Bron
Intervention commune aux groupes de la majorité par Melouka Hadj Mimoune
Monsieur le Maire,
Chères et chers Collègues,
Mesdames et Messieurs,
Derrière ce rapport présenté par notre collègue Agathe Fort se cachent des maladies longtemps considérées comme tabou ou qui ont eu du mal à être reconnues comme maladies.
Un tabou de la santé mentale qui conduit les personnes en souffrance à rester sans solution, dans un état de solitude provoqué par notre société.
En France, 13 millions de personnes présentent un trouble psychique. Cela touche aussi les enfants dès l’école primaire. En l’absence regrettable des représentant·es des associations de collectivités non-invité·es, les Assises de la santé scolaire ont été organisées par le Gouvernement le 14 mai dernier. Elles n’ont fait que mettre en évidence une crise profonde : les professionnels de santé manquent cruellement de renforts pour répondre aux besoins des élèves.
Faut-il attendre que la psychiatrie atteigne la même souffrance que ses patients pour agir ? Alors que 2025 est censée être l’année de grande cause nationale de la santé mentale, comme annoncé par les gouvernements successifs, nous dénonçons l’indigence des moyens accordés. À bout de souffle, les Centres Médico-Psychologiques (CMP) ont des délais d’attente moyens pour une première consultation de 6 mois. Les services d’urgence des centres hospitaliers, déjà trop engorgés, ne peuvent être une solution massive de repli. Les enjeux de prévention et de détection, de prise en charge ou encore de premiers secours sont autant de domaines pour lesquels il faut apporter une nouvelle ambition.
Chers collègues, il ne s’agit pas ici d’expliquer les causes de cette dégradation accélérée que nos concitoyens subissent, mais d’agir.
Rappelons-le ici, le financement de ces postes de coordination d’un Conseil Local de Santé Mentale (CLSM) peut rencontrer des inégalités dans les territoires. Alors, reconduire notre soutien au financement du poste de coordinateur de ce CLSM dans notre ville, c’est soutenir l’ensemble des acteurs de notre territoire coordonnés par cette instance. C’est l’occasion ici de saluer et reconnaître leur engagement.
Ils le font avec exigence, car le besoin existe dans notre ville, comme partout ailleurs.
Regardons les rapports produits du point d’accueil-écoute jeunes (PAEJ) et celui des adultes (PAEA).
Pour ne prendre qu’un seul exemple : en 2024, le PAEJ a suivi 243 jeunes, 18 ans en moyenne, et 56 parents, soit plus de 1300 entretiens réalisés. Pour eux, les problématiques varient et se cumulent en majorité. Nous parlons de mal-être, d’état dépressif ou anxieux, de relations aux autres difficiles, de conflits familiaux, de traumatismes, de crises d’angoisses… Tout cela à 18 ans en moyenne, répétons-le, pour celles et ceux qui sont notre avenir.
En cette année de grande cause nationale de la santé mentale, donc, nous prenons l’État au mot et sommes plus qu’attentifs à ce que ces grandes déclarations soient suivies de soutiens à la hauteur des politiques publiques à porter collectivement pour la santé de nos concitoyen·nes. Ne doutons pas des résultats à venir s’il s’agissait en définitif de devoir faire toujours plus avec moins.
Chers collègues, en soutenant cette délibération, nous exprimons que notre majorité est prête à assumer ses responsabilités, tout en attendant de l’État assume les siennes par un effort partagé et pérenne.
Je vous remercie de votre attention.
Seul le prononcé fait foi.