Conseil municipal du 26 mai 2025
Rapport 2025-118 – Tarification des autorisations d’occupation temporaire du domaine public dans le cadre de l’appel à projet d’installation de bornes de collecte des TLC (Textiles d’habillement, Linges de maison et Chaussures).
Intervention commune des groupes PSCV, Les Écologistes, CRPP et VIE portée par Floyd Novak
Mesdames, messieurs, chers collègues,
La façon de nous habiller a toujours posé question, à n’importe quel âge et n’importe où dans le monde. Vêtements fonctionnels, techniques ou esthétiques selon ses propres besoins, ses propres goûts.
Notre société de consommation aujourd’hui nous permet de changer de tenue tous les jours, d’acheter de plus en plus de vêtements et chaussures, qui sont de moins en moins chers, certes, mais aussi de moins en moins durables et solides, sans même parler de leur fabrication dans des conditions sociales et de santé déplorables.
La fast-fashion référence 10 000 nouveaux modèles par jour alors que le cadre juridique tel que celui de la loi anti-gaspillage encourage les grandes enseignes à donner leur surplus pour bénéficier de réduction fiscale plutôt que de repenser leur modèle.
Devant des placards qui débordent, parfois autant que nos poubelles, il devient nécessaire de mettre en place des solutions pour favoriser la réutilisation de nos textiles ou leur recyclage. C’est là ou les territoires peuvent jouer pleinement leur rôle.
Évidemment il existe les circuits personnels de dons à la famille, aux voisinage, et les reventes en ligne ou lors de vide-dressing. Mais il y en a tant qui sont achetés chaque jour et tant qui finissent à l’incinérateur ou pire : dans des décharges à ciel ouvert dans les pays du Sud, comme on peut le voir dans quelques trop rares reportages.
Notre boulimie vestimentaire ne doit plus épuiser les ressources et polluer les sols, les eaux et l’air de la planète.
Il est temps de mettre en place des solutions pérennes, en attendant que nos comportements d’acheteurs compulsifs reviennent peut-être à une sobriété plus raisonnable.
Pour épargner des ressources et entrer dans un recyclage de matières, on peut citer des technologies de pointe développées ici, grâce à l’incubateur villeurbannais Pulsalys à la Doua. Par exemple, la start’up Recyc’Elit recycle de façon douce des textiles complexes destinés auparavant à l’enfouissement ou à l’incinération et produit du polyester recyclé ; ou encore La Tannerie Végétale, toujours issue de l’incubateur Pulsalys qui produit du cuir non animal 100% recyclable. Je tiens à le souligner, c’est quand même une sacrée innovation.
L’objectif métropolitain pour rappel est d’avoir 1 borne pour 1 500 habitants. Aujourd’hui il y en a trop peu sur Villeurbanne, et quasi exclusivement au nord du Cours Émile-Zola.
À ce jour une moyenne de 4 kg/habitant/an est collecté, sur une estimation d’un potentiel de 9,5 kg. Suite à l’appel à projet annexé à la délibération, nous sommes assurés d’avoir plus de bornes, mieux gérées, collectées plus régulièrement – et en moins de 24h en cas de dépôt sauvage signalé, c’est important de le signaler.
Nous travaillons en collaboration avec la Métropole et les acteur·ices du territoire, notamment associatif, pour cranter une étape vers une politique « zéro export de déchet textile » avec un développement du réemploi et de la filière du recyclage textile dans une optique d’un territoire plus résilient, bien loin du modèle supposé vertueux de plate-forme telle que Vinted par exemple, qui nous a largement été promu ces derniers temps et qui permet surtout de justifier des achats neufs à grand coup de colis individualisés.
Cette délibération est une belle avancée, les groupes Cercle Radical et Place Publique, Villeurbanne Insoumise Ensemble, Parti Socialiste Citoyens villeurbannais et Les Écologistes la soutiendront sans réserve.
Je vous remercie.
Seul le prononcé fait foi.