Conseil municipal du 30 juin 2025
Rapport 2025-178 Adhésion de la Ville de Villeurbanne aux principes énoncés par la Convention de Faro
Intervention commune des groupes de la majorité par Christine Goyard-Gudefin
Nous examinons aujourd’hui l’adhésion de Villeurbanne aux principes de la Convention de Faro. C’est bien plus qu’un acte symbolique : c’est la marque d’un engagement politique.
Adoptée il y a 20 ans, cette convention du Conseil de l’Europe bouleverse la manière d’appréhender le patrimoine.
Contrairement aux approches traditionnelles, Faro place l’humain et la collectivité au cœur de la définition du patrimoine. Il ne s’agit plus seulement de protéger des bâtiments ou des objets, mais de reconnaître que le droit au patrimoine culturel est constitutif de la vie culturelle. Le patrimoine n’est pas seulement un héritage du passé, mais une ressource vivante, un facteur de continuité qui permet de renforcer la cohésion sociale. Dès lors, le patrimoine n’appartient pas aux experts, mais à tous les habitants qui le vivent, le transforment, lui donnent du sens.
Elle est adoptée par 24 États, mais pas par la France. Notre pays refuse de signer.
Plusieurs fois les parlementaires ont interpellé le gouvernement sur cette anomalie : en 2011, le ministre de la culture évoquait le coût de sa mise en œuvre. Plus tard, on a parlé d’incompatibilité constitutionnelle. Des prétextes qui masquent mal notre frilosité face à la démocratie culturelle.
À Villeurbanne, nous n’avons pas peur de la démocratie participative.
Cette adhésion s’inscrit dans notre ADN :
- Notre engagement constant pour le patrimoine et la diversité culturelle
- Notre conviction que la culture doit être accessible à tous
- Notre pratique de la démocratie participative
Nous avons les outils.
Le Rize, notre « centre mémoires, cultures, échanges », incarne déjà cette philosophie en nous permettant d’animer et d’approfondir les liens avec les habitants, facilitant le dialogue entre experts et communautés patrimoniales.
Depuis notre labellisation « Capitale française de la Culture » en 2022, nous démontrons que l’on peut faire participer tous les citoyens à la vie culturelle. Les mini-mixes pérennisés dans nos écoles sont la preuve que les activités artistiques et culturelles commencent dès le plus jeune âge.
Certes, cette convention-cadre n’est pas contraignante, mais elle n’est pas qu’un vœu pieux non plus.
C’est l’affirmation de notre attachement à la culture dans un contexte où elle est malmenée partout et particulièrement en Région Auvergne-Rhône-Alpes.
C’est ensuite un moyen de peser. En rejoignant le réseau des collectivités qui ont adhéré à Faro, nous amplifions la voix de celles et ceux qui exigent que la France, qui traite si mal sa culture, adopte enfin cette convention.
Je vous remercie
Seul le prononcé fait foi