Tribune parue dans le Viva #383 de novembre 2025
Le 11 octobre dernier, le mouvement associatif organisait une journée nationale de mobilisation.
Passée inaperçue face à une séquence politique grand-guignolesque qui a saturé l’espace médiatique, elle dénonçait pourtant avec justesse les difficultés de structures essentielles pour notre vie quotidienne.
En 2024 la France comptait 1,3 millions d’associations avec environ 15 millions de bénévoles dans des champs aussi différents que la solidarité, la protection de l’environnement, la jeunesse, la culture, le sport… Le « milieu associatif » vient en complément du service public et permet à chacun·e de s’épanouir dans les activités de son choix. C’est aussi un secteur économique important avec près de 2 millions de salarié·es (9 % de l’emploi salarié), y compris dans des quartiers délaissés par l’économie conventionnelle.
Pourtant les associations souffrent en silence de la crise budgétaire : 45 % déclarent une diminution de leurs subventions.
En cause directe, les baisses des dotations de l’État, couplées parfois aux diminutions de celles des collectivités fragilisées par leurs baisses de recettes. Pendant ce temps, la dissolution de juin 2024 et l’instabilité politique qui s’en est suivie aurait coûté entre 15 et 20 milliards (source OFCE). Avec des ressources en baisse et face à une cette instabilité, les associations n’ont aucune visibilité sur leur avenir, gelant les nouveaux projets autant que les recrutements.
Pour qu’une société « tienne », les associations doivent pouvoir vivre, y compris avec une part d’argent public.
À chaque crise historique elles ont su répondre à de nouveaux enjeux pour continuer à « faire société ».
Des défis majeurs sont devant nous : solitude, petite enfance, santé mentale, addictions, protection de l’environnement… Faire plus avec moins ne sera pas possible.
Soutenir les associations, c’est soutenir notre démocratie et prendre soin de notre capacité à vivre ensemble. À Villeurbanne comme ailleurs.