Conseil municipal du 30 juin 2025
Rapport 2025-191 : Contrat Métropolitain eau et climat 2025 2027 – l’eau au coeur de la résilience au changement climatique : adhésion au nouveau contrat et demande de subventions auprès de l’Agence de l’eau
Intervention commune pour l’ensemble des groupes de la majorité par Antoine Colliat
Monsieur le Maire, cher·es collègues, mesdames, messieurs,
Le changement climatique n’est pas une « crise » dont on pourrait tranquillement attendre la fin, car il n’y aura pas de retour à la « normale » (celui de l’ère préindustrielle), en tous cas pas de notre vivant, comme le dit François Gemenne, co-auteur du 6e rapport du GIEC.
Une fois qu’on a dit cela : que faire ?
Premièrement accepter sans se résigner, comprendre les causes sans renoncer à les combattre. Ne jamais nier, ni le dérèglement, ni sa cause anthropique, en se cachant derrière son Trump ou d’autres climatosceptiques.
C’est ce que fait Villeurbanne sur plusieurs fronts, à son échelle, et nous abordons avec cette délibération un sujet central : l’eau.
Nous savons que le dérèglement climatique engendre une hausse de la fréquence et de l’intensité des sécheresses et canicules. Les conditions météorologiques que nous vivons ces jours-ci en sont une parfaite illustration. Les conséquences sont nombreuses : au premier rang desquelles, dans notre région, la fonte des glaciers des Alpes, et par conséquence la baisse et l’irrégularité de débit du Rhône où nous puisons toute notre eau potable. Car la nature est bien faite, elle stocke de l’eau dans des méga-bassines naturelles, sous nos pieds, qu’on appelle nappes phréatiques.
Or depuis des décennies, pour ne pas dire des siècles, nous envoyons l’eau qui tombe sur nos toits et dans nos rues dans les rivières et le Rhône, via un système de canalisations unitaire, mélangeant eaux usées et eau de pluie.
Pour favoriser la recharge naturelle des nappes, pour préserver nos ressources en eau potable, il faut maintenant désimperméabiliser nos sols urbains.
C’est un des leviers de la première orientation cadre stratégique pour le service public d’eau potable 2021-2035 de la Métropole de Lyon, qui a en charge les réseaux d’eau pour l’assainissement et la distribution d’eau potable.
C’est l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse qui agit pour l’État sur ce sujet et qui va nous aider financièrement, à hauteur de 50 % de nos dépenses. Ce n’est pas rien, il faut le souligner et les en remercier, ce soutien nous permettra de mener à bien plusieurs projets à Villeurbanne.
Tout d’abord la désimperméabilisation, la végétalisation et la déconnexion des réseaux d’eaux usées et pluviales de 6 cours d’écoles : Anatole-France, Jules-Ferry, Émile-Zola, Jules-Guesde (maternelle et primaire) et Jean-Zay.
Ce contrat permettra aussi de rénover la digue Saint-Jean qui nous protège des inondations, mais aussi de suivre l’efficacité des « arbres de pluie », ces arbres de nos rues pour lesquelles la zone de pleine terre a été agrandie et permet à l’eau de pluie d’arroser naturellement ces arbres, plutôt que de finir dans le caniveau. Ces 2 opérations seront pilotées par la Métropole.
En bonus on notera la programmation des travaux pour la découverture partielle et la restauration de la Rize sur Villeurbanne et Vaulx-en-Velin.
Pour conclure, nous savons depuis quelques semaines que nous dépasserons les 1,5 °C d’augmentation moyenne de la température mondiale, et que dans notre agglomération ce sera plus.
Mais chaque dixième de degré gagné compte : ne baissons pas les bras.
À l’heure où les reculs sur l’écologie et la transition se font légion au niveau gouvernemental, et international, menés par les souteneurs du technolibéralisme avec leurs alliés de droite et d’extrême droite, nous prouvons qu’il est possible d’agir, au niveau local et nous offrons des perspectives acceptables et désirables.
Seul le prononcé fait foi