Rapport sur les orientations budgétaires 2021

Jacques Vince

Conseil Municipal du 23 novembre 2020

Intervention de Jacques Vince

Monsieur le Maire, chers collègues,

Le débat sur les orientations budgétaires d’aujourd’hui s’ouvre dans le contexte tout à fait inédit d’une crise sanitaire mondiale sans précédent. Cette crise n’est plus seulement sanitaire : elle vient également creuser encore et encore les inégalités dans notre pays et dans notre ville. À ce titre, les baisses de dotations de l’État se font d’autant plus sentir mais je ne reviens pas dessus. Mais dans ces conditions particulières, les pouvoirs publics que nous représentons à l’échelle municipale doivent prendre des mesures budgétaires fortes pour accompagner ce moment historique et ne laisser personne sur le bord de la route. Nous avons donc l’impérieuse nécessité de nous adapter en articulant prudence, responsabilité et projection volontariste vers l’avenir, tant est immense le besoin de répondre aux impératifs de la solidarité et de la transition écologique.

Répondre à ces besoins, c’est notamment se doter des moyens humains indispensables au bon fonctionnement de nos services publics, c’est soutenir les acteurs associatifs et économiques qui contribuent à l’activité et au lien social et c’est engager pleinement la ville dans l’adaptation au changement climatique, en réduisant par exemple les émissions de gaz à effet de serre, c’est investir pour des équipements de qualité en nombre suffisant.

Les orientations budgétaires que vous soumettez à notre débat ce soir permettent de construire les équipements et d’atteindre un niveau de service public dont les Villeurbannais ont plus que besoin aujourd’hui. 

Le débat sur les orientations budgétaires et le budget primitif 2021 s’inscrivent comme depuis de nombreuses années dans une situation financière saine de la ville.

En effet, en 2019, les recettes réelles de fonctionnement, cessions incluses, représentaient 1 071 € par habitant contre 1 038 € en 2018. La comparaison réalisée sur la base de données provisoires 2019 donne le chiffre de 1 347 € en moyenne pour la strate des communes de plus de 100 000 habitants soit presque 300€ de plus qu’à Villeurbanne. Les dépenses réelles de fonctionnement de Villeurbanne sont stables puisqu’on constate seulement 2 euros par habitant d’écart par rapport à l’année dernière. Cette situation peut d’ailleurs nous conduire à un peu plus d’audace pour les années à venir au regard des besoins importants de la ville, en termes d’équipement mais aussi en termes de ressources humaines.

Par ailleurs, en 2019, les dépenses d’équipement brutes représentaient 243 € par habitant contre 224 € en 2018. Au niveau national, ces mêmes dépenses des communes ont augmenté de 14 % contre +8,5 % à Villeurbanne. 

Par ailleurs, la dette propre de Villeurbanne fin 2019 ressort à 38,65 M€ contre 33,79 M€ fin 2018 : c’est un endettement très faible, beaucoup plus faible que pour les autres villes de plus de 100 000 habitants. Cela peut et doit sans doute nous permettre d’être plus volontaire en matière d’investissement tout en gardant une capacité de désendettement acceptable. La programmation pluriannuelle proposée jusqu’en 2024 va dans ce sens avec un montant de 180 M€, soit plus de 40 M€ en moyenne et nous soutenons tout à fait cette orientation budgétaire tant les besoins d’équipements publics sont élevés.

Cette programmation nous permet de penser la ville de demain.

Plusieurs projets, menés avec la métropole, permettront de donner aux habitants des espaces publics réaménagés et de proposer des logements abordables : les ZAC des Gratte Ciel, de la Soie, de Grandclément, la rue du 8 mai dans le quartier des Buers… Une ville avec 2 nouveaux gymnases (à Cusset et à la Soie) et des rénovations d’équipements sportifs (le centre nautique Étienne Gagnaire, la reconstruction du stade Lyvet…)… Une ville de culture avec la relocalisation d’un CCO en développement… je pourrais multiplier les exemples et les secteurs concernés par cette programmation budgétaire.

Concernant le patrimoine et les futurs équipements scolaires, figurent des projets déjà engagés : la rénovation de Renan et de Croix Luizet, la construction de Simone Veil, de même que l’école prévue dans la ZAC Grandclément.  Comme la PPI ne va pour le moment que jusqu’en 2024, il nous semble indispensable d’ajouter dans les programmations 2025 et 2026 de nouvelles écoles, dans le secteur où les besoins sont forts : dans le quartier Maison Neuves, dans le secteur Buers-Croix Luizet, mais aussi dans le quartier des Brosses malgré l’ouverture du groupe Simone Veil.

Toujours dans le secteur éducatif, nous nous félicitons d’un budget conséquent pour le réaménagement et la végétalisation des cours d’école mais il ne faut pas oublier l’entretien de notre patrimoine scolaire en réorientant une partie de cet investissement de 10 M€ au profit de travaux de gros entretien des groupes scolaires tant les retards se sont accumulés à ce sujet ces dernières années. Le montant prévisionnel de 8.8 M€ de gros entretien du bâti scolaire parait à ce stade insuffisant, en particulier pour réaliser, en plus des rénovations nécessaires, des plans hygiène et fraicheur ambitieux dans les écoles de la ville.

Concernant les crèches, seulement deux structures sont inscrites. Là aussi les besoins sont pourtant immenses… Enfin, il conviendra de planifier un nouvel équipement culturel au Tonkin, conformément à nos engagements.

Par ailleurs, nous sommes surpris de ne voir aucune ligne sur les parcs publics, la nature en ville et les jardins. Chaque année sous le mandat précédent, une ligne d’investissement permettait de réaliser des projets à hauteur de quasiment 1 million d’euros par an. Vous savez que pour nous, la végétalisation de la ville est une priorité pour résister au réchauffement climatique, pour la qualité de vie en ville, et nous avons bien vu pendant le confinement combien la fermeture des parcs publics était pénalisante pour nos concitoyennes et concitoyens qui n’avaient pas de jardin ou d’espace extérieur privatif dans leur immeuble. Les parcs publics sont les jardins de ceux qui n’en ont pas. Là comme ailleurs, les attentes sont fortes.

Concernant la réhabilitation thermique : 10,5M€ sont inscrits pour le mandat. Il faudrait 3 millions dès l’année prochaine à la place des 1 million 5 prévus.

Nous comme vous sommes maintenant convaincus que les transitions doivent être menées à tous les niveaux et l’échelon local constitue un des chaînons indispensables pour les engager. L’alerte écologiste a été entendue par la société, il est de notre responsabilité de construire et de prendre, y compris budgétairement, ce grand virage dont notre société a besoin. Plus que jamais, au regard de la crise sans précédent que nous traversons, il est de notre responsabilité de montrer que nous nous donnons les moyens de faire de l’écologie et de la solidarité, le cap majeur du budget 2021.

 Je vous remercie de votre attention.

Seul le prononcé fait foi.

Intervention de Jacques Vince

Partagez dans vos réseaux préférés…