Tribune parue dans le Viva #382 d’octobre 2025
Alors que souffle un vent de colère sociale justifié dans notre pays, le Président Macron continue à nier le résultat des urnes et s’obstine à nommer un premier ministre sans majorité qui poursuivra l’austérité à sens unique sur le dos des plus précaires.
Le président n’est pas seulement dogmatique et entêté : il devient provocateur en nommant un membre du premier cercle, qui incarne l’aile droite du macronisme la veille d’un mouvement social.
Trois premiers ministres se seront donc succédés en quelques mois après une dissolution hasardeuse.
Cette obstination est inquiétante car elle décourage celles et ceux qui sont retournés aux urnes il y a un an. Et elle renvoie l’image de gouvernants hors sol : sourds aux urgences démocratiques et sociales de notre pays, pour défendre l’intérêt de quelques-uns. Les inégalités se creusent un peu plus chaque jour, et la dette accumulée par les gouvernements précédents à coups de cadeaux fiscaux faits aux plus riches est brandie comme un mur infranchissable.
Pourtant, les forces de gauche ont formulé des propositions alternatives pour construire un budget crédible, car de l’argent il y en a, encore faut-il vouloir le prélever équitablement.
Certes elles n’ont qu’une majorité relative mais ont démontré qu’il était possible de construire des majorités, par exemple pour la constitutionnalisation de l’IVG ou pour modifier la définition pénale du viol. Des majorités plus fortes que cette coalition « sortante », et qui s’auto-désigne « bloc central » alors qu’elle n’a jamais autant penché à droite. Elle est le principal facteur d’instabilité et ne s’imagine jamais simple force d’appoint d’autres forces démocratiques pour acter son rejet par les urnes.
Heureusement, au niveau local, beaucoup d’élu·es continuent d’incarner la stabilité, malgré les turbulences nationales, et conformément au mandat qui leur a été donné.