2026 : un budget bien géré

Conseil municipal du 19 novembre 2025

R 2025-320 – Rapport sur les orientations budgétaires
Intervention commune aux groupe Socialistes et Citoyenn·nes Villeurbannais·es, Communistes & Républicains, Cercle Radical et Place Publique et Les Écologistes par Jacques Vince

Monsieur le Maire, chers collègues,

Ce débat d’orientation budgétaire sera le dernier du mandat actuel mais il nous invite à nous projeter dans l’année 2026 pour écrire les priorités budgétaires de notre Ville.

On entend souvent dire que monde de la finance est technique et parfois même un peu rugueux… C’est sans doute parfois vrai et l’effort de vulgarisation de ces affaires financières incombe également aux élus que nous sommes.

L’exercice est un fondement nécessaire et incontournable de notre politique municipale et du développement de notre ville. Et je veux ici pointer une nouvelle fois le travail des services financiers de la Ville pour accomplir cette mise à disposition de toutes et tous de cette matière technique et souvent numérique, afin d’alimenter nos débats en toute transparence. Nous tenons également à remercier Jonathan Bocquet qui a su rendre pédagogique cette présentation.

Notre ambition collective comme l’année dernière a été de maintenir à flot nos priorités politiques malgré un contexte économique difficile, une instabilité politique nationale et des annonces gouvernementales très dures envers les dotations aux communes. Faut-il rappeler que le projet de loi de finances (PLF) 2026 tel qu’envisagé demande environ 5 milliards d’euros « d’effort » aux collectivités locales, sachant que certains spécialistes estiment que le montant de cette austérité programmée s’élèvera en réalité à plus de 8 milliards d’euros !

À Villeurbanne, on peut citer parmi les priorités que nous avons voulu maintenir :
  • Le service rendu aux habitants, en pensant d’abord aux plus modestes,
  • La préservation des services de proximité,
  • La qualité de vie au travail des agentes et agents,
  • La transition écologique qui prépare notre futur.

Pour ce faire, nous souhaitons continuer à investir durablement dans les services publics de proximité et dans les équipements publics. Cet investissement a été un vrai marqueur de ce mandat et nous assumons avec force, mais aussi avec une forme d’enthousiasme, que les dépenses de fonctionnement et d’investissement aient augmenté ces dernières années : non seulement nous y avons été contraints par le rattrapage nécessaire que nous avons identifié dès le début de ce mandat, mais nous savons aussi que cet investissement est la condition du déploiement des politiques publiques que nous voulons mener au service des habitants. En effet, le service public ne se déploie pas sans équipements, l’éducation, la pratique sportive, la culture, et les adaptations au dérèglement climatique tout comme les efforts que nous faisons à notre échelle pour le contenir, tout cela ce ne sont que de vains mots sans investissement. 

Les dépenses réelles de fonctionnement de Villeurbanne se sont élevées à 1 031 € par habitant en 2024 contre 976 € en 2023. Les dépenses réelles de fonctionnement ont progressé de 34,5 % sur la période 2015/2024 mais il faut rapporter cette progression à une inflation de quasiment 2 % en moyenne chaque année  et donc de presque 20 % cumulé sur cette période. Dans cette même période la population a augmenté de 10 %. Si certaines augmentations de nos dépenses sont choisies, pour répondre à un manque d’attractivité des métiers (ATSEM, PM…), certaines dépenses de fonctionnement ont aussi augmenté pour des raisons exogènes : hausse cotisation, hausses du point d’indice, Ségur de la santé.  Mais finalement cette augmentation traduit le besoin impérieux de plus de solidarité, de proximité, de lien et de transition écologique dans notre Ville !

Notons par ailleurs que toujours sur cette période, de 2015 à 2024, nos recettes (si on compte dotations et subventions effectivement reçues) ont baissé de 4 % soit de 34,9 à 33,4 M€.

Investir, c’est fabriquer du service public, mais c’est aussi construire la ville durable de demain, et proposer des équipements de proximité. Ne pas investir, c’est ne pas prévoir, et ne pas conduire de projet, c’est n’avoir pour sinistre horizon que celui de l’austérité et de la rigueur.

Bien gérer, ce n’est pas choisir l’immobilisme et ne pas dépenser.

Bien gérer, c’est trouver le savant équilibre entre des investissements à financer et la production d’un service public répondant aux besoins des habitants.

Bien gérer, c’est parfois investir pour contenir les dépenses de fonctionnement, je pense là en particulier au coût de l’énergie, grâce à la rénovation énergétique des bâtiments.

Bien gérer, c’est savoir dépenser sans obérer les investissements futurs.

Finalement, c’est articuler le court et le long terme, le besoin du moment et celui qui viendra.

Ces choix politiques ont été faits en toute responsabilité et ont été rendus possibles par une forte hausse des recettes de fonctionnement de +15 % depuis le début du mandat. Les recettes réelles de fonctionnement de la ville ont progressé en 2024 (+7,97 %) à un rythme supérieur à celui des dépenses de fonctionnement (+7,05 %).

Ils ont été possible grâce à la recherche constante d’un difficile équilibre entre qualité du service public et dépenses à effectuer. Et cette recherche s’est aussi exprimée par la mobilisation des services pour aller chercher des recettes auprès de partenaires institutionnels.

Et la ligne que nous traçons depuis 6 ans, sans jamais lever le crayon, dessine des lendemains meilleurs pour tous les Villeurbannaises et Villeurbannais, et pour les générations futures.

Je souhaiterais également m’attarder sur quelques points emblématiques de ces orientations budgétaires :

  • Les dépenses d’investissement : elles baissent très légèrement. Le niveau envisagé de dépenses d’équipement (comptes 20, 21 et 23), proche de 73 M€, sera en légère baisse par rapport à celui du BP 2025 (76,2 M€). Signalons les grands équipements qui sortirons dans les prochains mois grâce à ces orientations budgétaires : le site ACI, la végétalisation des cours d’écoles, la médiathèque du Tonkin, la ZAC Gratte-Ciel, les aides à la production de logement social, le Centre de Chamagnieu, la reconstruction du groupe scolaire Jacques-Prévert, ainsi que les équipements sportifs à la Soie…

Notre Ville a besoin d’équipements publics pour l’accueil de sa population qui continue d’augmenter, notre Ville a besoin de prendre le tournant de l’indispensable transition énergétique et écologique.

Bien sûr, ces investissements coûtent cher et nous devons recourir à l’emprunt. C’est de notre responsabilité pour engager la mutation de notre Ville. Enfin, nous arrivons à des niveaux d’investissement qui ont permis de combler une bonne partie de notre retard, et d’engager un vrai tournant concernant les équipements de notre ville pour une meilleure qualité de vie au quotidien de l’ensemble des villeurbannais et villeurbannaises. 

  • Revenons tout d’abord sur les dépenses de fonctionnement. Au titre des RH d’abord : elles ont été en hausse l’année dernière et ont augmenté de 4,83 % en 2024. Cette évolution s’explique notamment par une revalorisation du point d’indice de 1,5 % au 1er juillet 2023, et la création de 7 postes pour renforcer la qualité du service public là où les besoins ont été identifiés (police municipale et petite enfance notamment). Par ailleurs, le coût de l’énergie continue à augmenter, laissant présager des dépenses de fonctionnement pour ce champ toujours plus élevées. Aussi, la période nous oblige à rénover urgemment nos bâtiments via des investissements importants pour limiter la flambée de nos factures énergétiques.
  • Concernant les recettes de fonctionnement : elles sont relativement stables mais reste tout de même une grande inconnue, à savoir le PLF 2026 qui peut venir fortement percuter ces prévisions. Le contexte instable d’une politique nationale qui n’apporte aucune réponse durable et sécurisante ne permet pas aujourd’hui de construire un budget au plus juste des prévisions à Villeurbanne tout comme dans toutes les collectivités de France…

Pour conclure, ces orientations budgétaires sont pour nous l’occasion de redire qu’il est urgent que les transitions soient menées à terme à toutes les échelles de notre pays et de notre Métropole.

Villeurbanne, avec ces orientations budgétaires, fait sa part.

Ce sont des choix qui permettent à notre Ville de muter, de s’adapter, d’anticiper avec des équipements publics de proximité, pour une qualité de vie au quotidien pour nos concitoyens et concitoyennes.

Et nous pouvons nous satisfaire de ne pas suivre les préconisations de Mme Benhaim cette année mais de ses collègues de groupe les années passées. Car en guise de préconisations je n’ai finalement entendu qu’un seul conseil : ne pas dépenser. Ce qui conduirait évidemment à la mise en œuvre d’un projet politique qui n’est pas le nôtre, tant les besoins sont importants.

C’est pourquoi les groupes associés à cette intervention soutiennent pleinement les orientations présentées dans ce rapport, avec responsabilité, avec engagement, mais aussi avec une certaine fierté du travail accompli.

Je vous remercie..

Seul le prononcé fait foi


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