Prime de pouvoir d’achat pour les agent·es

Conseil municipal du 13 novembre 2023

R-2023-387 Versement de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat
Intervention commune de la majorité portée par Cristina MARTINEAU du groupe Socialistes et Citoyen.ne.s Villeurbannais.e.s

Depuis près de 30 ans, les agents publics s’appauvrissent si on considère la valeur du point d’indice en comparaison de l’inflation : celui-ci a effectivement perdu près du quart de sa valeur courante en 30 ans.

Selon une étude de l’INSEE parue le 25 octobre dernier, en 10 ans, entre 2011 et 2021, la rémunération des salariés du privé a augmenté plus de 2 fois plus vite que celle des fonctionnaires, mettant sérieusement à mal l’attractivité de l’emploi public, creusant les inégalités territoriales et amplifiant la concurrence entre collectivités…

Les récents « dégels » du point d’indice étaient certes bienvenus, mais ne suffisent pas à rattraper un retard accumulé qui pèse particulièrement sur les basses rémunérations précisément visées par la prime soumise au vote du Conseil municipal. 

Facétie du calendrier, le décret instaurant cette prime, qui était attendu depuis le mois de juillet, a été signé pour Halloween. Sans doute pour respecter la tradition, le Gouvernement a jugé bon de faire une petite farce aux collectivités territoriales et leurs agents en tenant une ligne esquissée cet été : la prime sera bien  facultative et non compensée. Le dispositif laisse donc un goût doux-amer, à l’image des précédents :

  • doux, car nous ne pouvons qu’acquiescer devant le principe de toujours mieux rémunérer nos agents,
  • amer, car celui-ci se fait sans aucune anticipation, concertation ou compensation par un État décisionnaire, qui dénature le processus de décentralisation et l’autonomie des collectivités.

Pour les trois collectivités de Villeurbanne, cette prime représente un peu moins d’1 million d’euros de dépenses supplémentaires qui vient se rajouter aux 5 millions déjà engendrées par le relèvement du point d’indice, et ce, à financement constant pour la collectivité.  

Les syndicats s’inquiètent à raison et ont d’ailleurs boycotté le conseil supérieur de la fonction publique territoriale qui a adopté cette prime, dénonçant clairement la vision du dialogue social de ce gouvernement et sa méthode. Pour ce qui concerne les petites collectivités, il va falloir les convaincre de délibérer positivement, d’autant que cette aide prétend corriger les faiblesses du point d’indice comme seul levier de rehaussement du pouvoir d’achat.

Nous restons aussi réservés sur la tendance continue du Gouvernement de recourir à des primes, ou de simples mesures incitatives qui ne sauraient remplacer un impérieux travail sur la part des salaires et droits associés (pension de retraite, indemnisations chômage) dans la répartition des richesses.

Le saupoudrage et le bricolage ne sont pas une politique publique, encore moins lorsque on en fait supporter le coût par les collectivités, et qu’on ne leur donne pas les moyens d’anticiper ces dépenses dans leur budget.

Cette méthode du gouvernement à toujours donner plus de prérogatives aux collectivités, sans pour autant leur donner les moyens qui vont avec est insupportable ! C’est même le contraire qu’il se passe, avec une baisse des moyens alloués par l’État aux collectivités, avec par exemple, la baisse de la CVAE.

Parce que le travail des personnels municipaux est la richesse de cette ville, et la crise COVID nous l’a démontré, parce que nous sommes chaque jour redevables du travail accompli et parce que nous croyons que chacune et chacun doit pouvoir vivre confortablement de son travail, nous voterons en faveur de cette prime.

Seul le prononcé fait foi


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