Le revers de la médaille (olympique)

Tribune parue dans le magazine Viva #371 de l’été 2024

Depuis un mois, le sport tient le haut de l’affiche. Pas seulement à la une du dernier numéro de notre journal municipal ou pour célébrer les « fenottes », championnes de France de football féminin, mais par le décompte quotidien nous séparant des Jeux Olympiques.

Pourtant, ces Jeux restent sur bien des aspects à rebours des enjeux du moment…

Des Jeux bon marché ? Si ces JO sont annoncés moins chers que les précédents, il en coûtera tout de même près de 12 milliards d’euros, dont 5 d’argent public, pour des retombées encore bien incertaines.

Des Jeux populaires ? Expérimenter des dispositifs de sécurité renforcés (reconnaissance algorithmique par exemple), réquisitionner des chambres d’étudiants, confisquer des biens et hébergements des SDF… autant d’actions qui semblent éloignées des valeurs de l’olympisme. Sans parler du prix exorbitant des places qui ne semble pas guidé par une volonté d’ouverture au grand public, mais par la loi de l’offre et de la demande mondiale.

Des Jeux plus écologiques ? Si moins d’équipements ont été construits, les transports, la restauration, les hébergements impacteront le bilan de cette édition et viendront d’abord profiter à des sponsors peu regardant sur les enjeux éthiques et climatiques.

Des jeux démocratiques ? Au regard des sommes en jeu et des contraintes sur les conditions de travail de nombreux professionnels (pompiers, policiers, agents des transports…), on peut s’étonner de l’absence de consultation de la population avant de déposer une candidature. Sauf si, comme dans notre Région pour l’hiver 2030, les lobbys du tourisme et des professionnels de la montagne sont plus forts que l’intérêt des populations locales et la préservation du climat.

La médaille olympique a bien deux faces : celle qui se soumet aux intérêts privés et géopolitiques douteux et celle qui fait de la pratique sportive un levier pour le bien-être, la fraternité, l’émancipation.
C’est évidemment cette dernière face que nous regardons pour guider notre action municipale.

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