Conseil municipal du 18 novembre 2024
Rapport 2024-335 – Rapport sur les orientations budgétaires 2025
Intervention commune des groupes de la majorité par Cyril HAULAND-GRØNNEBERG
Monsieur le Maire, Monsieur le rapporteur, Cher•es collègues,
Merci à Jonathan BOCQUET et au service des finances pour la présentation claire et argumentée de ce rapport.
Ce débat d’orientations budgétaires s’ouvre sous de bien sombres auspices, avec le plan d’austérité de 60 milliards d’euros annoncé par Michel BARNIER : une véritable saignée pour notre pays.
Le gouvernement prévoit de réduire les finances de nos collectivités de 5 milliards d’euros chaque année, plus un milliard et demi de baisse de dotations au Fonds Vert : ainsi la dette financière passera avant la dette écologique…
Pendant 7 ans, l’ex-ministre de l’économie a massivement subventionné le secteur privé au détriment de nos services publics et des comptes de l’État. Inefficace sur le plan structurel, la politique de l’offre de Bruno LEMAIRE est directement responsable du dérapage budgétaire de l’État, avec un déficit inédit de plus de 6 % du PIB.
Pour renflouer la faillite gouvernementale, l’État veut taper dans la caisse des collectivités locales.
Une ponction injuste, dénoncée par Johanna ROLLAND, Présidente de France urbaine : la dette des collectivités est restée stable ces trente dernières années, la dette de l’État a dans le même temps triplé, pour atteindre 90 % du PIB !
De son côté, Daniel ISNARD, président de l’Association des Maires de France, rappelle que « les dotations de l’État ne sont pas des subventions, c’est de l’argent que l’État prend et redistribue ». Depuis 2010, les collectivités ont fourni 71 milliards d’euros pour participer au redressement des comptes publics.
Début septembre, Bruno LEMAIRE, accusait les finances des collectivités locales d’être « le principal danger pour la France », en évoquant « un dérapage entre 16 et 20 milliards d’euros » : une « dénonciation calomnieuse » pour le vice-président de l’AMF André LAIGNIEL, qui a décompté « plus de 11 milliards d’euros de baisse de moyens et de charges nouvelles » pour les collectivités. Selon lui, le Congrès des Maires de France qui s’ouvre aujourd’hui risque d’être « celui de la colère », une formule inhabituelle pour une association qui n’est pas réputée pour ses positions révolutionnaires…
Et de la colère, il peut y en avoir quand on sait que cette ponction de plusieurs milliards d’euros, chaque année, c’est autant de moins pour toutes les politiques locales de santé, d’éducation, de jeunesse, de petite enfance, de logement ou de transports dont nos concitoyens ont, au quotidien, tant besoin !
À ce sujet, la clôture des Assises départementales vendredi dernier ont donné un avant-goût de la colère des élu•es locaux, au point que Michel BARNIER a dû rétropédaler et promettre de « réduire très significativement l’effort demandé par le projet de loi de finances »
Ce recul montre que les élu•es locaux ont la capacité de faire pression sur ce gouvernement. Comme le dit un fameux dicton populaire, il arrive que la colère soit mauvaise conseillère, mais il arrive parfois qu’elle aide à revenir à la raison…
Naturellement, les parlementaires du Nouveau Front Populaire s’opposeront à cette nouvelle purge qui menace gravement la mise en œuvre du pacte républicain sur tout le territoire.
Concernant Villeurbanne, le mécanisme de contribution à un fonds de réserve que veut imposer le gouvernement aux grandes collectivités locales, va se traduire pour notre ville à un montant estimé pour l’instant à 5 ou 6 millions d’euros.
Malgré une conjoncture hostile de restrictions des dotations de l’État et de perspectives économiques en berne notamment sur le marché de l’immobilier, notre majorité a fait le choix de conserver des objectifs ambitieux pour dessiner ses orientations budgétaires : maintenir un niveau de service public élevé, et continuer à investir dans l’avenir de notre ville.
Ces orientations ambitieuses se fondent sur la bonne santé financière de notre commune.
Quelques mots rapides sur l’analyse financière à partir des données 2023.
Nos recettes de fonctionnement augmentent légèrement et dépendent pour beaucoup de la la dynamique immobilière locale. En revanche, les dotations et compensations de l’État, bien que stabilisées, tendent à diminuer en proportion des recettes totales (moins de 12 % des recettes).
Les dépenses de fonctionnement s’élèvent à moins de mille euros par an et par habitant, bien moins que les communes similaires.
Notre majorité a significativement accru les investissements de la ville (74 millions d’euros en 2023) pour soutenir des projets de rénovation et de nouveaux équipements, avec des priorités claires : le développement des équipements scolaires et sportifs, et la transition écologique, notamment par la rénovation énergétique des bâtiments publics.
Tout cela est permis grâce à un recours accru à l’emprunt, portant la dette à près de 70 millions d’euros, soit un peu moins de 450 € par habitant. Ainsi notre dette reste bien inférieure à celle des communes similaires, et bien loin aussi de la dette monumentale laissée par le dernier locataire de Bercy.
Si l’on compare nos chiffres avec ceux des autres villes de plus de 100 000 habitants, on peut dire qu’on assure un haut niveau de service à moindre coût sans faire payer excessivement les usagers. Nous maintenons un haut niveau d’équipement sans endetter la ville, le tout avec un faible concours de l’État
Ces chiffres attestent de la bonne santé financière de notre commune, qui est permise par la qualité de la gestion et le professionnalisme du personnel municipal que je tiens ici à féliciter et à remercier chaleureusement pour la qualité du service rendu.
À ce stade, notre majorité a prouvé ses capacité de gestion. Les orientations budgétaires pour 2025 prolongent cette action. Les efforts en matière d’investissement à hauteur de 76 millions d’euros témoignent de la volonté de renforcer les services publics, qu’il s’agisse des écoles, des équipements sportifs ou des rénovations thermiques, indispensables dans le contexte de transition écologique, avec un recours à l’emprunt largement soutenable.
Côté fonctionnement, nous poursuivrons la maîtrise des dépenses, un défi dans un contexte persistant d’inflation et de recul de l’État, et ce grâce aux pistes d’économies que nous avons collectivement trouvées, en portant une attention particulière à l’impact pour les usagers et les habitants, la transition écologique et la qualité de vie des agents.
Enfin nous continuons d’améliorer notre autofinancement, un choix d’autant plus important car l’inflation, bien que légèrement en baisse, reste supérieure à la croissance.
Pour l’avenir de Villeurbanne, notre majorité maintient donc le cap d’une gestion prudente mais ambitieuse, avec un budget permettant de préserver nos services publics essentiels et de répondre aux besoins de la population tout en respectant les agents du service public.
J’ajouterai sans intention polémique, que l’État serait bien inspiré de prendre modèle sur notre démarche : il est encore temps !
En conclusion, vous l’aurez compris, nous soutenons ces orientations budgétaires.
Je vous remercie de votre attention.
Seul le prononcé fait foi