Conseil Municipal du 23 novembre 2020 – intervention de Laurent Quiquerez
Rapport n°R-2020-262 Rapport sur la situation en matière d’égalité des femmes et des hommes de la ville de Villeurbanne pour l’année 2020
Monsieur le Maire, chers collègues
Inscrit dans le cadre plus général de la lutte contre les discriminations, ce rapport sur la situation de l’égalité des femmes et des hommes est présenté, comme le prévoit la loi.
Depuis que les politiques villeurbannaises se sont emparées du sujets en 2014, une mobilisation citoyenne mondiale symbolisée par les hashtag #MeToo ou #BalanceTonPorc a permis une prise de conscience généralisée des inégalités, des stéréotypes et des violences de genre dans tous les milieux. Comme souligné dans le rapport, faire face à cette réalité est nécessaire : on doit acter que les constats sont maintenant exprimés de la plus légitime des manières, par les mots mêmes des premières concernées.
On lit dans le rapport que l’action de la ville repose sur trois piliers complémentaires et solides : la vitalité du territoire par le soutien aux associations, la communication vers les habitant·es, le travail auprès des personnels municipaux.
Soutenu par la municipalité, le maillage associatif fait un travail exemplaire de constats, de statistiques et d’accompagnements adaptés, avec en moyenne 80 situations discriminatoires détectées et aidées chaque année. C’est beaucoup de femmes aidées, mais c’est encore sans doute loin des besoins réels, récurrents et dans les circonstances actuelles de confinement. Ces associations travaillent aussi à des approches et des outils de transition pour aller d’une culture multi-séculaire de domination masculine vers une égalité effective.
Un site dédié nondiscrimination.villeurbanne.fr est destiné aux habitant·es. Fournissant des ressources et des aides complémentaires, il faudrait mieux mettre en avant la rubrique « égalité femme-homme » et faire une plus grande promotion du site.
Afin de bousculer le sentiment d’impunité des agresseur·es, nous encourageons le développement de la formation à l’autodéfense féminine, pour les agentes de la Ville comme actuellement ; mais également son extension à un public plus vaste, via les centres sociaux ou MJC par exemple. Nous encourageons surtout, pour en démultiplier l’effet, à le faire SAVOIR : penser que son interlocutrice est peut-être formée pour se défendre est une bonne prévention d’un comportement inapproprié.
Pour les personnels, parmi l’ensemble des indicateurs globalement en progression mais encore déséquilibrés, nous relevons que l’écart de salaire entre agents et agentes reste de 11,4 % au détriment des femmes. On constate aussi que les filières sportives, sanitaires et sociales ou administratives sont encore très « genrées » dans un sens ou dans l’autre. Le travail pour améliorer ces indicateurs doit continuer, mais il faut aussi aller au delà, et promouvoir des attitudes au quotidien pour chacun-e : une réunion importante avec une seule ou aucune femme doit être remarqué, et exprimé aussi par des hommes. Un collègue qui prend un congé parental ou pour suivre sa conjoint·e doit devenir banal. L’idée émise par une collègue, reprise par son collègue, doit être systématiquement attribuée à son autrice. Nos actions du quotidien doivent transcrire les discours dans les pratiques, aller vers l’égalité effective.
La mobilisation de Villeurbanne sur l’égalité femme-homme est réelle, et poursuivre l’exemplarité de son action ne peut que profiter à toutes, mais aussi à tous ! En tant qu’élu·es, et même si la loi n’impose que la parité de liste aux élections, nous avons aussi un devoir d’exemplarité en rendant paritaire tout pilotage d’instance : Les Écologistes ont rendu paritaire la présidence de leur groupe politique de cette assemblée. Le maire, la majorité et la ville bénéficient actuellement d’un exécutif paritaire ; et qui sait, à l’avenir, aurons-nous en plus UNE Maire à Villeurbanne, comme aujourd’hui à Poitiers, Besançon, Strasbourg ou Paris ?
Je vous remercie
Seul le prononcé fait foi