De la médiation dans tous les quartiers

Conseil municipal du 13 novembre 2023

R-2023-361 Attribution d’une subvention au Centre d’Animation Saint Jean pour la médiation sociale et R-2023-333 Attribution de subventions aux acteurs de la prévention, de la médiation, de la sécurité et de l’accès au droit pour l’année 2023
Intervention groupée au nom de la majorité sur les rapports 361 & 333 portée par Alain BRISSARD du groupe Générations

Nous nous apprêtons à délibérer sur deux rapports qui touchent aux actions de prévention, de médiation et d’accès aux droits que nous accompagnons à Villeurbanne depuis de nombreuses années. 

Souvenons-nous de la Conférence Citoyenne de Consensus Tranquillité qui s’est tenue à l’été 2021. Habitants et professionnels avaient réfléchi ensemble aux priorités à donner à notre stratégie municipale en matière de sécurité et de prévention de la délinquance conformément à la place prépondérante à la participation citoyenne sous différentes formes depuis le début du mandat.

Parmi ces priorités : l’implantation d’équipes de médiateurs dans tous les quartiers de la Ville avait été sollicitée.

Les conventions cadres nous reliant avec les centres sociaux et la CAF mettent en évidence le souci de notre Ville d’assurer la proximité dans les territoires tout en allant vers les publics éloignés des dispositifs, ou ayant des difficultés d’accès aux services publics.  Les équipes de médiateurs sociaux de proximité interviennent depuis 2019 au titre du Centre Social de Cusset à Monod-Baratin, depuis 2022 au titre du centre social de la Ferrandière, et depuis cette année au titre de la Maison de quartier Les Brosses. Dans quelques semaines, ce sera au tour du quartier Saint-Jean, comme le propose le premier des deux rapports. 

Pour les centres sociaux, l’enjeu est à la consolidation de la stratégie « hors les murs » pour « aller vers » les publics éloignés, les informer et les accompagner. Cela suppose aussi de connaître et de reconnaître les modes de vie des publics en exclusion ou dans la précarité. C’est nécessaire pour développer les capacités d’agir des personnes, leur accès aux services publics, et à la citoyenneté. 

Ces conventions triennales se donnent pour objectif de construire et entretenir le lien social nécessaire au « vivre ensemble », à la lutte contre l’isolement des personnes, et finalement à la tranquillité publique.

En effet, certaines situations délicates, suscitant des tensions ou des litiges dans nos quartiers nécessitent au quotidien, dans la proximité, l’intervention de personnel qualifié, encadré, intervenant « comme tiers reconnu ». Le médiateur permet de rapprocher des points de vue, voire d’élucider à l’amiable des différends ou litiges pouvant survenir entre personnes, ou entre personnes et institutions.

Des tensions et des litiges, nous venons d’en voir malheureusement à l’œuvre de manière paroxystique dans le quartier du Tonkin ces derniers jours.

Comment peut-on parler de « vivre ensemble » et de tranquillité publique quand des parents ne peuvent plus laisser leur enfant aller seul à l’école par peur d’une balle perdue, quand des personnels se sentent menacés sur leur lieu de travail ?

Quand certains s’approprient l’espace public pour des trafics lucratifs au mépris de la tranquillité, la médiation sociale est nécessaire mais elle ne suffit plus ; en tous les cas, pas pour retrouver de la sérénité dans l’instant. C’est la raison des appels que nous formulons à l’État, que vous avez rappelé fermement, M. le maire, au début de ce conseil. Rétablir la tranquillité et la sécurité des personnes d’abord, résoudre les influences extérieures au quartier, c’est un préalable pour que puisse ensuite sereinement se déployer le travail des équipes de médiateurs de proximité. 

Au Tonkin, grâce à la subvention proposée, l’association AMELY poursuivra sa présence physique sur le secteur qui date déjà d’il y a 10 ans. Elle œuvre aussi pour l’accès aux droits, enjeu d’autant plus indispensable dans le contexte inflationniste que nous connaissons. Rappelons que selon les prestations et assurances sociales, les taux nationaux de non-recours dépassent souvent les 30 %.

La médiation de quartier est une méthode qui allie confiance et détermination au vivre-ensemble. Elle favorise des méthodes non-violentes de communication, opte pour la reconnaissance mutuelle de toutes les parties prenantes d’un quartier. Nous regarderons avec attention ses résultats. 

Dans le contexte dramatique que nous connaissons, en pensant le moyen et le long terme, ces délibérations sont plus que jamais les bienvenues. Nous les voterons donc évidemment.

Seul le prononcé fait foi


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