Anniversaire de la Marche pour l’égalité et contre le racisme

Conseil municipal du 14 décembre 2023

Introduction de Lotfi Debbeche pour l’ensemble du Conseil Municipal

Merci Monsieur le Maire,
Chères collègues, mesdames messieurs,
Chers ami·es marcheurs et marcheuses,

Je suis très heureux et fier de prendre la parole aujourd’hui en commémoration des 40 ans de la marche pour l’égalité et contre le racisme

Fier de Villeurbanne, et fier de faire partie de son conseil municipal qui s’honore ce soir en accueillant des acteurs et actrices de cet événement si important dans nos politiques publiques.

En 1983 les propos anti-immigrés, anti-étrangers, les violences et les crimes racistes ont très sévèrement impacté le pacte républicain de notre nation, reléguant au bord de la route les « descendants français» d’immigrés depuis plusieurs générations.

Aujourd’hui l’actualité sociale et politique nous rappelle chaque jour que les citoyennes et citoyens français issus de l’immigration restent en permanence confrontés aux injustices et aux discriminations. Le projet de loi immigration n’en est que le triste exemple, faisant de l’étranger immigré ou du français descendant d’immigré un ennemi potentiellement dangereux pour la France. Alors que la réalité est que notre diversité est une chance et une opportunité pour le redressement de notre pays, avec la participation de tous ses enfants, d’où qu’ils viennent.

Ce qui nous unit c’est la République et la démocratie.

Je sais que nous partageons toutes et tous ici, dans cette enceinte de la maison commune les valeurs constituant le socle de la France «  liberté égalité fraternité ». Faire vivre ces valeurs réellement, quotidiennement, reste un combat encore aujourd’hui.

Depuis plus de quinze ans, en tant que collectivité « précurseure », Villeurbanne a parcouru un long chemin sur ce sujet. Elle a mis en place des actions de lutte contre les discriminations, en soutenant par exemple des actions de testing dans l’accès au logement ou à l’emploi, en créant une mission de lutte contre les discriminations et un observatoire des discriminations.

Mais toutes les actions menées à l’échelon local restent modestes devant les enjeux et des moyens à mobiliser pour redonner confiance à nos concitoyens dans les institutions et dans la République. C’est pourquoi nous attendons de l’État qu’il joue pleinement son rôle de garant de l’égalité entre tous et toutes les citoyens et citoyennes de la Nation.

Les moyens accordés aux quartiers prioritaires ne représentent qu’à peine 1 % du budget de l’État, pour des quartiers qui représentent 8 % de la population nationale. Par ailleurs nous ne pouvons pas laisser accréditer l’idée que les habitants de nos quartiers populaire ne sont que des bénéficiaires profitant du système car nous savons que les taux de non-recours aux prestations sociales universelles sont très élevés pour les personnes les plus pauvres.

D’une part il n’est donc pas correct de laisser croire qu’on aurait consenti à ces quartiers des sommes considérables. D’autre part ces moyens ne permettent toujours pas de répondre aux besoins criants en éducation, emploi, logement, santé, tranquillité publique…

À titre d’exemple les jeunes des quartiers populaires sont en moyenne deux fois plus frappés par le chômage que le restant des villes. Ceci depuis plus de 40 ans. C’est un des angles morts du droit commun qui ne s’exerce pas toujours de façon égale dans les territoires.

Chers amis les marcheurs, quarante après, malgré les ampoules aux pieds, les blessures, et parfois la fièvre, vous continuez de marcher… vous entretenez encore le grand rêve d’une société plus juste plus solidaire, plus fraternelle, plus imaginative. Malgré l’amnésie médiatique, votre marche est déjà dans les livres d’Histoire.

Transmettre cette histoire c’est aussi susciter de nouveaux engagements pour notre jeunesse.

Alors je vous laisse la parole, car vous êtes les mieux placés pour raconter cette histoire. Au nom du conseil municipal de Villeurbanne je vous adresse à nouveau nos remerciements pour votre action en faveur de l’égalité et la justice.

Seul le prononcé fait foi


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