Conseil Municipal du 27 mai 2024
2024-146 Compte administratif 2023 – 2024-145 Approbation du compte de gestion 2023 – 2024-87 Affectation du résultat 2023
Intervention commune des groupes de la majorité par Jacques Vince
Mme la 1ère adjointe, chers collègues, c’est en effet une intervention faite au nom de l’ensemble des groupes de la majorité, et ce n’est pas anodin : cette parole commune permet de marquer la cohésion de notre majorité sur les choix budgétaires, parfois difficiles certes dans le contexte actuel, mais toujours assumés collectivement.
Nous voudrions d’abord remercier M. Bocquet pour cette présentation claire et saluer une nouvelle fois le travail des services qui font comme chaque année œuvre de vulgarisation pour nous présenter un compte administratif lisible et exploitable.
Ce compte administratif 2023 est finalement à l’image de ce que notre majorité réalise depuis le début du mandat, au regard des besoins qui avaient été identifiés il y a maintenant presque 4 ans : c’est-à-dire un budget de fonctionnement maîtrisé et un niveau d’investissement très important.
Ce n’est pas un long fleuve tranquille, mais pour nous orienter sur un chemin budgétaire parfois ponctué d’imprévus, d’incertitudes, ou de contraintes exogènes indépendantes de notre volonté, il nous faut des repères. Ces balises qui nous guident sont l’articulation de différentes échelles de temps d’une part, la volonté de relier et d’offrir des services de qualité, de façon homogène dans les différents quartiers d’autre part. Notre ville continue de se développer avec des services publics et des équipements de proximité, pour le court terme donc. Elle engage aussi les transitions nécessaires pour dessiner la ville de demain, pour le moyen et le long terme. Et à toutes ces échelles de temps, il est possible de fabriquer du lien entre les habitants.
Nous estimons que notre responsabilité est d’offrir dans un contexte social et économique très compliqué pour de nombreux villeurbannais des services de qualité et des équipements de proximité. Cela a un coût, c’est celui de la solidarité et nous sommes fiers de voter un compte administratif de cette envergure.
En matière d’investissement, les dépenses n’ont jamais atteint pareil montant : près de 85 millions d’euros (84 515 276 euros).
Pour donner quelques éléments de comparaison marquant, la dépense d’équipement par habitant est de 443 € à Villeurbanne contre 253 pour les villes de notre strate. Après les études approfondies et les procédures légales, ce pic est atteint en plein milieu du mandat ; c’est bien normal et très sain de voir éclore de nombreux projets qui nécessitent des engagements de crédits et de personnel. Nous n’avons cessé de pointer depuis le début de ce mandat le nécessaire rattrapage à faire sur les équipements publics : ce montant donne à voir que nous avons mis en cohérence les besoins identifiés et les actions menées. Nous tenons d’ailleurs ici à saluer le travail et l’engagement de l’ensemble des services de la Ville qui sont les chevilles ouvrières de nos projets politiques. Si les montants d’investissement sont élevés, la charge de travail l’est tout autant.
Quelques projets marquants de l’année : en 2023, Villeurbanne investit 17,5 millions d’euros dans l’équipement de nos écoles, le plus grand poste de dépense d’investissements de la ville. La construction du groupe scolaire Simone-Veil et de la crèche Ellen-Key ainsi que les restructurations de Renan Sud et de Croix-Luizet qui ont démarré en 2023. Les travaux du groupe scolaire Niki-de-Saint-Phale de la ZAC Grandclément ont débuté cette année et les bibliothèques de cinq écoles et six cours de récréation ont été rénovées. Le secteur de l’éducation n’est pas le seul qui bénéficie d’un coup d’accélérateur dans les projets qui sortent de terre : les équipements sportifs n’ont pas été oubliés, de nouveaux jardins ont été inaugurés, l’espace Jean-Monnet est en cours de travaux, les travaux de la ZAC Gratte-Ciel ont été lancés etc… La Ville investit, la ville se transforme, la Ville crée des services de proximité, des espaces de rencontre, des lieux végétalisés et aménagés pour se ressourcer. Il reste à faire, mais nous n’avons pas à rougir de ce qui a déjà été accompli.
Au chapitre des dépenses de fonctionnement à présent : de manière générale, les dépenses réelles de fonctionnement ont augmenté de près de 2,5%.
Les dépenses de personnel augmentent de 4,62 % : l’augmentation du point d’indice et de nouvelles primes aux agents en sont les explications. L’État a augmenté le point d’indice à deux reprises : +3,5 % en 2022 et +1,5 % en 2023. On ne va pas déplorer ces augmentations, bien au contraire, mais elles se sont faites sans compensation financière et représentent un coût de 5 M€ en année pleine. À cela s’ajoutent en 2023 d’autres revalorisations indiciaires pour un montant proche de 1,5 M€. Ces revalorisations étaient attendues et nécessaires pour le pouvoir d’achat de nos agents mais, situées bien en-deçà de l’inflation, elles restent insuffisantes.
Notons la baisse significative des charges à caractère générale de 15 % expliquée notamment par une démarche de sobriété globale dans les dépenses de la collectivité. De nombreux budgets sont en baisse (électricité, fêtes et cérémonies, fournitures, vêtements de travail…). Notons que le parti pris d’une rénovation thermique de nos bâtiments paye et cela ne fait que commencer, nous misons sur l’avenir. Même tendance pour les carburants. Grâce notamment au travail de rationalisation et de mutualisation des véhicules, le budget carburant baisse de 14,3 %.
Certaines lignes ont néanmoins fortement augmenté, c’est le cas par exemple du budget maintenance avec la mise en place du marché de gestion du stationnement payant. Même chose pour le budget de l’alimentation qui augmente de 12,3 % à 2,9 M€. Malgré la forte hausse et l’inflation des prix de l’alimentation nous poursuivons notre politique ambitieuse de restauration scolaire, que nous menons, avec des produits de qualité, bio, locaux, issus du commerce équitable que nous proposons à nos enfants et nos aînés quotidiennement. D’autres budgets comme celui des frais de nettoyage des locaux sont en légère augmentation : c’est révélateur du soin que nous apportons aussi au service rendu dans les bâtiments municipaux.
Nous réussissons donc à contenir les dépenses de fonctionnement alors même que nous sommes légitimes à considérer que la dotation de l’État est bien en-deçà de que nous serions en droit d’attendre. Car les chiffres ne mentent pas. Avec 126 euros par habitants contre 214 € pour la strate, nous avons presque deux fois moins de dotation de l’État que les autres communes de notre taille. Dit autrement : quand toutes les grandes villes de France touchent en moyenne 100 € de l’État, Villeurbanne en touche 59. C’est assez stupéfiant pour une ville populaire, de banlieue, avec des besoins sociaux et économiques criants.
Notre endettement reste cependant largement en-dessous de la moyenne nationale des villes de notre strate (même à moins de la moitié) avec une capacité de désendettement de 2,21 ans, ce qui nous met dans une position favorable pour poursuivre notre plan d’investissement sans mettre les finances de la ville en danger mais sans renoncer non plus au recours à l’endettement dans des limites des plus raisonnables.
Nous voulons donc retenir, pour finir, la bonne situation financière de la Ville pour préparer l’avenir.
Face aux enjeux écologiques et sociaux qui sont devant nous, les choix nécessaires demandent du courage. Notre majorité en a.
Nous voterons bien évidemment ce Compte Administratif.
Seul le prononcé fait foi