Santé scolaire en sursis

Conseil municipal du 7 octobre 2024

Rapport 2024-260 Convention 2024 Ville de Villeurbanne – Éducation Nationale relative au service municipal de santé scolaire.

Intervention commune des groupes Socialistes et Citoyen·nes Villeurbannais·es et Les Écologistes faite par Agnès Thouvenot

Les rapports se suivent et se ressemblent par des conclusions identiques : la santé scolaire est un levier essentiel de réussite éducative et de réduction des inégalités en matière de santé mais le service est non seulement mal organisé par l’Éducation Nationale et les villes qui s’en sont saisies ne pas assez financées. 

Et pourtant, année après année, l’État et l’Éducation Nationale continuent de s’en désintéresser.

Tous les enseignants et professionnels de santé le savent : dépister les troubles du langage, les troubles auditifs, visuels, les tendances de surpoids… sont essentielles pour apprendre dans de bonnes conditions. 

Organisée en France au lendemain de la 2e guerre mondiale, par la mise en place d’un service d’hygiène scolaire, la santé scolaire a instauré un examen médical d’entrée obligatoire à 6 ans et des actions de promotions de la santé.  

À Villeurbanne forte des politiques de santé municipale impulsées au début du XXe siècle, la ville a consolidé son intervention dans les écoles, convaincue que son action participe à une amélioration globale de la santé de ses habitants. Et ce, comme 11 autres villes en France nous assurons le service de santé scolaire.

« La performance globale est supérieure à celle des services de l’Éducation Nationale, au prix d’investissement plus conséquents de la part des villes délégataires » . 

Ce n’est pas moi qui le dit mais le rapport d’un député Renaissance dans le cadre du rapport d’information publié en mai 2023. 

Alors qu’à l’échelle nationale, près de 58 % des enfants ne sont pas vus pour l’examen des 6 ans, à Villeurbanne, c’est 100 % des enfants qui le sont grâce aux 13 infirmières de santé scolaire qui couvrent les 26 groupes scolaires. 

Mais au-delà des examens de dépistages, ce sont des actions de promotion de la santé en matière de sommeil, d’alimentation, d’activité physique adaptée pour les élèves en surpoids. Mais aussi de veille sanitaire et d’appui aux équipes éducatives lors d’événements graves au sein des écoles.

Une vraie richesse qui permet de réduire les inégalités sociales de santé dans un moment où l’accès à un médecin traitant est si problématique et que certains enfants ne sont jamais vu pour des dépistages de base. 

Mais pour combien de temps encore ?

La présente délibération permet de conventionner avec l’Éducation Nationale pour 65 000 euros – soit 2 500 euros par école… alors que la ville consacre plus de 30 000 euros par groupe scolaire. Vous en conviendrez, ce n’est pas cher payé ! 

À l’heure des coupes budgétaires annoncés par le gouvernement et la pression mise sur les collectivités pour réduire leurs budget, quel choix sera-t-il fait ? Pour filer la métaphore médicale : il n’est pas trop tard pour le gouvernement de revoir sa prescription. Dans l’attente nous resterons au chevet de la santé scolaire.

Seul le prononcé fait foi.


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