Conseil municipal du 18 novembre 2024
Rapport 2024-346 – Convention de financement entre la MILDECA, la Préfecture du Rhône et la Ville de Villeurbanne
Intervention commune pour les groupes Cercle Radical et Place Publique, Communiste et républicain, parti socialiste et citoyenn·nes villeurbannais·es et Les Écologistes par Caroline ROGER-SEPPI
Monsieur le Maire, chers collègues,
Aux mêmes causes, les mêmes effets ; aux mêmes moyens, les mêmes conséquences. S’il y a bien un sujet que les gouvernements traînent comme un boulet en déployant des remèdes inefficaces et démagogiques, c’est bien celui du trafic de drogues et des stupéfiants.
Depuis des décennies sont pointés du doigt les consommateurs. Leur criminalisation est l’alpha et l’oméga de toutes les politiques publiques gouvernementales alors que dans de nombreux quartiers, et nous en savons quelque chose à Villeurbanne, le trafic de drogue est profondément implanté, il se durcit et il tue.
Sanctionner les consommateurs coûtent cher et n’amène pas les résultats nécessaires et urgents.
Ce programme d’actions, pour lequel nous nous apprêtons à voter la convention de financement, pour les deux ans qui viennent, est un programme ambitieux qui souhaite intervenir de façon préventive auprès des familles et des jeunes du quartier du Tonkin, à soutenir la parentalité face à ce fléau, mais également lutter contre l’image galvaudée du dealer auprès des jeunes et l’attractivité de ce réseau d’argent facile.
Pour éradiquer le trafic et redonner leur tranquillité aux habitants, il faut penser la prévention et la prise en compte des addictions pour des drogues qui sont de moins en moins récréatives, mais qui répondent au culte de la performance et du dépassement de soi. Parler aux jeunes des drogues, se tenir auprès des publics fragiles, accompagner les précarités sont des actions essentielles pour combattre ce fléau. Mais on le sait, la prévention ne peut pas tout.
Chaque acteur doit prendre sa part de responsabilité dans le processus de pacification et le retour à la normale.
Il ne sert à rien d’employer des termes ou comparaison qui ne vise qu’à faire peur et à légitimer une impuissance basée seulement sur la répression du consommateur ou du petit dealer. Au lieu de parler de mexicanisation comme l’a fait récemment le Ministre de l’Intérieur, il convient d’agir, concrètement, dans l’intérêt des habitantes et habitants mais aussi des personnes, souvent jeunes, soumis par l’appât du gain à des narcotrafiquants qui sont souvent loin de nos territoires. Cette délibération contribue à ces actions concrètes et nous nous en félicitons.
Et pour finir… osons enfin nous poser la question de la dépénalisation qui permettrait d’assécher une partie du trafic et permettrait de gérer en amont la vente. D’autres pays avant nous l’ont fait, ne restons pas aveugle et sourd aux difficultés structurelles de notre société.
Je vous remercie
Seul le prononcé fait foi