Tribune parue dans le Viva #377 de mars 2025
Le dernier Viva présentait un budget municipal qui, sans renoncer aux investissements nécessaires, faisait preuve de responsabilité dans un contexte de dotations de l’État en baisse.
Dans le budget national qui vient d’être adopté par un nouveau coup de force, les coupes sont encore nombreuses, dessinant une politique qui attaque les services publics, en préservant celles et ceux qui devraient contribuer le plus : des économies, mais pas pour tout le monde.
Dans le même temps, le président de la République parade devant des investisseurs du numérique pour annoncer la levée de 109 milliards pour l’Intelligence Artificielle. Des fonds privés (combien de publics à la fin, sachant que la « stratégie IA » a déjà coûté plus de 3 milliards d’argent public ?) qui sont rarement sollicités pour assurer les besoins élémentaires de santé, d’éducation, de solidarité…
Quelques exemples suffisent pour illustrer que le futur esquissé par ce budget n’est en rien désirable. Pour la jeunesse d’abord : diminution des budgets du sport, de l’enseignement et de la recherche, menace sur le service civique ou sur l’aide à l’embauche d’apprentis. Pour l’accès à la culture ensuite : après les coupes de certaines régions, c’est le Pass Culture qui est raboté, alors qu’il bénéficie à tous les jeunes. Pour notre environnement enfin : comment peut-on en 2025 amputer dans de telles proportions les budgets alloués à la transition écologique ?
Nous respectons les choix de certains de nos partenaires.
Mais en tant qu’écologistes nous ne pouvons valider un budget marqué par ces reculs.
C’est même notre action quotidienne d’élu·e qui est entravée : par exemple, de nombreux projets municipaux bénéficient du « fond vert » que le gouvernement vient de diminuer de plus de 50 %.