Money time à l’ASVEL

Conseil municipal du 20 février 2023

Rapport 2023-5 – Convention de mise à disposition de l’Astroballe à la SAS ASVEL Basket,du 1er mars 2023 au 31 juillet 2027
Intervention commune avec le groupe Génération·s faite par Jacques Vince

M. le Maire, chers collègues,

Nous nous abstiendrons sur ce rapport. Sans remettre en cause votre travail, M. le Maire, ni celui des services dans le dialogue avec la SAS ASVEL Basket, peut-être parfois difficile, qui a abouti à cette convention, essentiellement financière, nous voyons dans celle-ci, un peu le money time*, à l’avantage certain de l’ASVEL, mais pas forcément à celui de la Ville.

Vous connaissez l’attachement des écologistes à la pratique sportive. Ses atouts sont nombreux, comme les valeurs qu’elle transmet, à condition que la compétition ne prenne pas le dessus sur le plaisir de pratiquer : le bien-être personnel, le maintien en bonne santé, le respect de l’autre et coopération, et parfois aussi la reconnexion avec la nature. Et supporter ou voir jouer une équipe de haut niveau participe de l’envie de pratiquer. Nous nous retrouvons nous même régulièrement à supporter l’ASVEL à l’Astroballe, lieu de mémoire des exploits du passé et nous l’espérons, de l’avenir.

Mais vous savez aussi nos vigilances quant au sport professionnel et à ses dérives mercantiles. Nous délibérons ce soir parce que le club a décidé de jouer plusieurs matches d’Euroligue hors de notre ville, sans que ceci ne diminue les frais de fonctionnement liés à l’Astroballe, ni les efforts conséquents d’investissement passés et à venir, gage d’un engagement fiable de la ville.

Oui, Villeurbanne peut être fière d’être une ville de basket. Oui, Villeurbanne pourrait devenir LA ville du basket, en permettant aussi sa pratique dans la rue, pour toutes et tous, avec des terrains de proximité et un accompagnement de tous ses clubs, comme nous le faisons régulièrement.

Mais lorsque la ville dépense plus de 800 000 € depuis 2020, et prévoit d’investir encore 1 830 000 € d’ici 2025, lorsque le fonctionnement de l’Astroballe coûte environ 300 000 € par an alors que la redevance annuelle est de moins de la moitié (130 000 €), on peut se demander à quel prix d’argent public est fixé le maintien sur notre territoire d’un club qui semble avoir quelques velléités d’éloignement.

Nous souhaitons que l’ASVEL reste un club villeurbannais, à part entière. Nous aimerions en avoir des gages.

Les frais pour la ville vont rester sensiblement les mêmes mais la part fixe de la redevance versée par l’ASVEL à la Ville va diminuer en proportion du nombre de match joués à l’Astroballe (21 sur les 34 matches des saisons régulières). Surtout, la part variable calculée sur le chiffre d’affaire baisse de 0,5 à 0,3 %. Pour que la somme perçue par la ville reste sensiblement la même, il faudrait donc que ce chiffre d’affaires augmente d’environ 60 % ! Or,à ce jour, rien ne nous permet de savoir que les résultats sportifs de l’ASVEL permettront une augmentation significative du nombre de spectateurs lors des matchs à l’ARENA et donc une telle augmentation du chiffre d’affaires. Enfin, si l’ASVEL a vocation un jour à devenir une entreprise excédentaire, ce qui pourrait être le cas à court terme, nous nous interrogeons sur la part variable calculée sur cet excédent. Pourquoi serait-elle plafonnée à 1 % alors qu’elle était progressive de 1 à 2,5 % selon le résultat d’exploitation dans la convention précédente ?

Après le naming du club, après la perte de sa couleur historique, après les annonces troublantes de la semaine dernière au sujet d’un désengagement possible de son principal actionnaire, cela fait beaucoup. Nous avons envie d’aimer l’ASVEL, mais l’ASVEL continue-t-elle à aimer Villeurbanne, y compris financièrement ?

Cette convention ne nous permet pas d’en être assurés et ni d’être rassurés sur les montants des contreparties versées par le club à la Ville. C’est pourquoi nous nous abstiendrons.

Seul le prononcé fait foi.

https://www.youtube.com/live/zj1R1mHINm0?feature=share&t=5878

*Le money time (« la période qui rapporte gros », « le moment où tout se joue ») est la période pendant laquelle la possession du ballon devient cruciale et où les joueurs vedettes sont censés faire des prouesses. Il s’agit en général des dernières minutes de jeu ou parfois du dernier quart-temps, où chaque passe réussie, chaque panier ou but marqué peut être décisif pour passer définitivement devant l’équipe adverse. Wikipedia


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