L’ex CCO devient un lieu d’accueil temporaire

Conseil municipal du 12 février 2024

R 2024-83 Subvention exceptionnelle de projet à l’association « La Komune »

Intervention commune de tous les groupes de la majorité portée par Christine Goyard-Gudefin

Monsieur le Maire, Monsieur le rapporteur, chers collègues,

Il y a tout juste 70 ans, le froid faisait geler les eaux de la Seine et du Rhône, et tuait une femme à Paris, inspirant le célèbre appel de l’Abbé Pierre. Avec le réchauffement climatique, l’hiver est devenu plus doux, mais pas le sort des sans-abri : déjà 25 personnes sont mortes à la rue en janvier.

Aujourd’hui 145 familles, plus de 300 enfants sont à la rue dans la métropole de Lyon, selon le décompte de Jamais sans toit. À Villeurbanne, 57 enfants n’ont pas de solution d’hébergement.

Ces personnes, ces familles, ces enfants sont ballottés de solution précaire en solution précaire, en fonction des maigres moyens de ceux qui leur viennent en aide : dormant tantôt dans des cabanes, sous des tentes, ou encore dans les écoles grâce à la mobilisation des parents et des enseignants, dans des voitures, dans des squats.

Cette situation n’est pas nouvelle : en 2019 déjà, la Rapporteure de l’ONU se déclarait « choquée de voir autant de misère, de souffrance et de dénuement dans un pays riche tel que la France. » Elle déplorait que l’engorgement du 115 « sape le caractère inconditionnel du droit au logement et crée des hiérarchies au sein des personnes défavorisées. » Enfin elle rappelait que « Le droit international interdit formellement les expulsions dont l’issue est le sans-abrisme. »

Le gouvernement a décidé de tout ignorer en bloc, et tous ces constats demeurent tristement d’actualité.

À la veille de la trêve hivernale, l’État expulsait de nombreuses personnes de squats sans solution d’hébergement, conduisant à l’occupation désespérée du CCVA.

Même si c’est toujours mieux que la rue, un tel équipement n’est pas adapté pour offrir des conditions d’accueil dignes, et les personnes ont du être déplacées dans un gymnase, faute de mieux.

Les manquements de l’État auxquels la Mairie a dû pallier ont abouti à cette situation indigne.

C’est pourquoi nous sommes heureux de proposer aujourd’hui une solution certes temporaire, mais qui sera toujours plus pérenne que les occupations du jour au lendemain : une convention d’occupation de 6 mois, rendue possible par le travail de la municipalité en lien avec la mobilisation de la société civile et militante.

L’attribution de cette subvention à l’association « La Komune » va permettre la réalisation de travaux essentiels pour transformer de l’ex-CCO en un lieu d’accueil digne pour 47 personnes.

Au nom de la majorité municipale, je tiens à remercier chaleureusement tous ceux qui ont rendu cela possible, et je suis fière que la municipalité de Villeurbanne contribue par cette subvention à honorer les engagements internationaux de la France, malgré le gouvernement.

Seul le prononcé fait foi.


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